Abbé Patrice Siéyojié Latchikou

Abbé Patrice Siéyojié Latchikou

Patrice SIEYOJIE LATCHIKOU est le nom que mes parents m'ont donné juste à ma naissance le 31 mai 1995 à Tcholliré, Nord-Cameroun, chef-lieu département du Mayo-Rey. Mon père est issu d'une ethnie bamiléké de la région de l'Ouest-Cameroun plus précisément de Bafang. Ma mère est Dii ou dourou de la région de l'Adamaoua. J'appartiens à l'Archidiocèse de Garoua, paroisse saint Eugène de Mazenod de Tcholliré.  Je profite de ce moment qui m'est donné pour partager avec vous ma vie au séminaire. Il est bon de savoir que je suis séminariste aujourd'hui parce que j'ai répondu à un appel venant de Dieu pour le servir. Ceci en réponse à ma vocation qui a été un choix libre venant de moi. Une joie pour moi d’être un chrétien de la Sainte Église Une, Sainte, Apostolique, et Universelle et de pouvoir m'y engager pour la servir auprès des pauvres, des abandonnés et des mal-aimés. C’est partant de cette identité de chrétien et de fils de Dieu, que je peux m'affirmer de l’Église Catholique Romaine et ainsi, mieux vivre mon engagement de chrétien baptisé. Qu’est-ce qu’un séminariste? Que fait-il? Où vit-il ? Comment vit-il ? C’est à ces différentes questions que je vais apporter quelques éléments de réponse.

Le séminariste que je suis et comme tous les autres, est une jeune personne qui a ressenti un appel de Dieu à le servir à travers le sacerdoce ministériel. Je me mets ainsi en marge de la société, afin de me préparer à ce service durant de longues années. Au quotidien, je m’efforce ainsi que tous les autres à vivre les conseils évangéliques que sont : l’Obéissance, la Chasteté et la Pauvreté. Je m’efforce également à conformer ma vie à la pratique des vertus, et à une vie aussi proche de celle voulue par l’Évangile. On a toujours tendance à penser que le séminariste est un ange ! ce n'est pas un ange mais, tout simplement un humain comme vous, une personne consciente de la grande place et du choix gracieux  de Dieu dans la vie de l’homme. il se prépare à porter Dieu à l’humanité toute entière. Il n'est pas infaillible non plus, mais aucune des fautes qu’il peut commettre n’est justifiable car, il est un modèle à suivre. Sa formation est assurée dans des lieux qu’on nomme des grands séminaires ou maisons de formations.

Les grands séminaires ou maisons de formations sont les milieux, des endroits où les futurs prêtres sont formés. Ces cadres se situent en effet dans la continuité des actes que le Christ lui-même a accomplis durant son ministère public. L’Évangile nous rapporte que le Christ a appelé des disciples, et les a formé pendant trois ans pour leur ministère futur. Il en est de même pour le séminariste, qui ne se fait plus former que pendant trois ans, mais pendant neuf, dix, douze, quinze ans ou plus pour les plus vigoureux. La formation qu’il reçoit dans les circonstances actuelles d’après l’exhortation apostolique post-synodale  Pastores Dabo Vobis fait appel à une quadruple dimension : humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale.

La formation humaine en tant que socle de toute la formation sacerdotale est  nécessaire dans la formation du séminariste. C’est le lieu offert pour revêtir une bonne dose de maturité affective, relationnel et acquérir une éducation de la conscience morale de qualité, conditions nécessaires pour notre futur ministère, et qu’on essaye de renforcer au quotidien.

Par ailleurs, la formation spirituelle introduit dans la communion avec Dieu et à la recherche du Christ. La qualité de la vie spirituelle constitue le cœur qui unifie et vivifie notre être et notre agir de séminariste.  Comme le dit Saint Augustin : « l’homme est ouvert au transcendant, à l’absolu : son cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose dans le Seigneur ». Pour ce faire, la vie spirituelle des séminaristes est greffée autour de la liturgie des heures, des recollections et des retraites spirituelles. Bien entendu, il y a des moments de prières personnelles et au quotidien nous avons la célébration du Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

Dans la mouvance de la dimension intellectuelle de la formation sacerdotale, nous faisons principalement en ce qui nous concerne, trois ans d’études philosophiques, et quatre ans de théologie. Ceci dans le but d’imprimer en nous tout d’abord une connaissance ferme et cohérente de l’homme, du monde et de Dieu. Les études philosophiques prédisposent les candidats au sacerdoce à mieux aborder les études théologiques. Nous avons quatre heures de cours par jours, de 8h00 à 12h00, en plus des heures d’étude en soirée.

En outre, une autre dimension de notre vie n’est pas à négliger. Il s’agit de la dimension pastorale. Il est question d’entrer en contact avec les réalités pastorales concrètes. Cela fait également partie de notre vie de séminaristes.

Ainsi, au regard de la sécularisation dont est victime notre monde actuel et pour mieux nous préparer à notre noble exaltante mission, nous sommes comme mis à part. Pas parce qu’on fuit le monde, loin de là ! Nous reculons pour mieux sauter. Bien que vous nous voyiez comme enfermés, nous sommes au courant de presque tout ce qui se passe dans le monde. Nous écoutons régulièrement les informations, et nous prions pour les intentions de l’humanité.

Cet article a été écrit depuis le Grand Séminaire Saint Augustin de Maroua,  

Abbé Patrice Siéyojié Latchikou

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