Abbé Raymond Arnauld Onana, étudiant de Théologie I,  Diocèse de Kribi.

Abbé Raymond Arnauld Onana, étudiant de Théologie I,  Diocèse de Kribi.

L’acteur pastorale comme son nom l'indique est au cœur de l'activité pastorale paroissiale. L’expérience pastorale est une nécessité incontournable. De ce fait, vivre cette expérience dans la foi, ne l'allège pas mais la transfigure plutôt. C'est pourquoi dans cette expérience, ce ne sont pas des responsabilités nouvelles qui apparaissent dans l'Eglise mais de nouvelles prises de consciences de notre baptême. Être de ce fait dans l'activité pastorale, implique tout au moins de vivre une expérience de la foi; car c'est se mettre au service de celui qu'on croit à travers les frères qui nous sont donnés. Saint Paul nous dit: "ce n'est pas moi qui vis c'est le Christ qui vit en moi''. Lorsque je m'interroge sur cette parole dans mon expérience, elle prend vraiment sens. C'est donc une aventure spirituelle qui m'a été donné de vivre. Comment s'y en prendre dans cette mission ? Pour bien analyser ce sujet, nous voulons l'orienter sur cinq points essentiels à savoir: accepter la nouvelle communauté telle qu'elle, mettre son travail pastorale à la lumière de la foi,  mener une vie simple dans le travail et la prière, mettre au premier rang l'évangélisation dans son champ missionnaire et enfin porter la bonne nouvelle aux pauvres.

Les accepter tels qu'ils sont est le premier volet de notre itinéraire. En effet, au contact direct avec les gens de la localité, j'ai appris beaucoup de choses.  Car ceux-ci m'ont convaincu de l'urgence de la mission qui m'a été confiée. La réalité missionnaire est directement liée à la nature même de la vie chrétienne. Pour moi, l'année pastorale a été une expérience de vie axée sur la mission. L'expérience pastorale fut pour moi dans une autre perspective l'occasion de mettre en pratique ce que j'ai appris durant mes études de philosophies et pendant mon année spirituelle. J'ai mûri de cette situation car elle m'a aidé à observer et à accepter les personnes telles qu'elles sont dans leur culture.

Comme deuxième volet, notre travail pastoral paroissial doit être éclairé par la foi. De fait, le  temps qui m'a été alloué, m'a permis de m'améliorer et de mieux discerner ma vocation. J'ai grandi dans la connaissance personnelle. J'ai pu connaitre mes talents, mes compétences, mes faiblesses et progresser ainsi dans la vie. J'ai assimilé mon expérience dans le travail pastorale au service de la communauté. J'ai appris à accueillir l'autre et sa culture sans porter jugement. Je me suis ouvert à la compréhension des autres. Cela m'a aidé à prendre conscience de notre attitude envers les gens dans les différentes situations. Je me suis impliqué d'une façon nouvelle dans l'annonce de l'Évangile dans et par l'Eglise. Et si la nécessité s'impose, l'apprentissage de la langue locale est un moyen d'entrer dans les cultures qui s'y trouvent. Cela rend très efficace la pastorale grâce aux prédications, aux conseils. Faire des visites dans les domiciles et même y loger si cela tient. Toutes ces dispositions sont d'un très grand témoignage qui évangélise nos interlocuteurs. Tout ceci nous permet d'entrer en contact direct avec la réalité vécue de toutes nos différentes cellules. Sans oublier d'accompagner cela avec une catéchèse pour approfondir la foi de nos fidèles chrétiens qui se laissent facilement se détourner et c'est cela qui explique le manque d'engagement de certains. Je crois que dans la normalité, si ces chrétiens suivaient sérieusement la catéchèse, associé d'une vie de prière permanente, ils pourraient comprendre ce qu'est prendre la croix.

En tant qu'acteur pastorale, il faut également mener une vie simple dans le travail et la prière. Pour ce faire, j'ai adapté mon dynamisme aux besoins, au milieu et à la culture où je travail. Cela m'a préparé une fois de plus à répondre avec générosité à la mission de prêtre pour le futur. Grâce à mon curé, j'ai été immergé dans un esprit de service, d'humilité, de patience, de vie simple, de compréhension, d'obéissance et de sacrifice. J'ai développé les compétences, les qualités personnelles pour mon travail vocationnel futur en tant que prêtre s'il plaît à Dieu. Notre vocation d'être une réponse efficace à la dimension missionnaire de l'Eglise celle d'annoncer la Bonne nouvelle à tous et en particulier aux plus abandonnés de leur faire connaître Jésus-Christ, telle est la mission première de l'évangélisation< Ad Gentes>.

Quant à mon champ de mission, l'évangélisation est ma première source et en plus de cela mon arme. Delà, quel que soit le milieu où je me trouve, mon champ de mission est bien la première évangélisation dans le sens qu'il y'a beaucoup de personnes marginalisées en recherche d'aide et désespérées. Ce n'est pas seulement la nature du lieu qui en fait le territoire "Ad Gentes", il y'a beaucoup de gens qui ne connaissent pas Jésus-Christ.

Enfin, porter la Bonne nouvelle aux pauvres et aux plus abandonnés est toute ma joie, sans oublier que la crois fait partie de mon activité missionnaire. Parce qu’aujourd’hui, l'acteur pastoral est aussi un témoin de la lumière du Christ au monde. De ce point de vue, suivre le Christ, c'est accepter la croix, la mission implique donc en effets la passion, la souffrance et parfois même la mort. 

Au regard de tout ce qui précède et de notre expérience pastorale, nous restons convaincu jusqu'à ce jour l'expérience pastorale peut être une chance  pour notre Église de révéler les richesses du baptême car elles naissent dans un contexte de maturité. Ces expériences sont à caractère spirituel et peuvent faire grandir les chrétiens dans leur foi et susciter d'autres formes de dynamisme ecclésial et même des vocations. Il faut donc se consacrer à la mission de pasteur qui éduque et accompagne un troupeau peut être moins nombreux mais dont chaque membre deviendra porteur de la mission. Pour cela, cette pastorale nous donne une joie si grande à chaque fois que nous rencontrons des personnes. Je pense aussi à celui en qui je mets ma confiance et mon espérance (Jésus). Certains apôtres comme par exemple Saint Paul ont justement connu des difficultés dans leur activité missionnaire mais qu'à cela ne tienne, ils ont tenu grâce à la foi et à leur confiance au Christ.

 

Raymond Arnauld Onana. (Théologie I,  Diocèse de Kribi)

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